Souris/Pleure/Crie. Interview d’Apple Jelly

Apple Jelly is back ! Vous en rêviez, ils l’ont fait. Voilà cette sympathique bande lyonnaise de retour aux affaires après une pause de cinq ans. La motivation est toujours intacte et à l’écoute de « Scrabble Song », single de leur nouvel EP Smile/Cry/Scream (sorti le 22 février), l’énergie aussi. Il y a eu des hauts et des bas dans la déjà longue carrière du groupe, comme nous le raconte BEnn., son leader, mais l’amour de la musique les porte envers et contre tout. Cet entretien de quarante-cinq minutes fut très enrichissant. On a évoqué leur histoire, la scène, le disco punk, les inspirations diverses, les rencontres merveilleuses, les déboires et l’avenir. Ces cinq hommes vont compter dans le paysage musical en cette année 2019, alors n’hésitez pas à les suivre et à les acclamer en concert.

Question rituelle : peux-tu te présenter, ainsi que le groupe ? Quel est la signification de votre nom ?

Je suis BEnn. d’Apple Jelly, auteur-compositeur et chanteur du groupe. Apple Jelly a vraiment démarré en 2003 à peu près, s’est arrêté et a repris depuis le mois d’octobre, avec plein de nouveautés et un album de prêt. Sur scène on est cinq musiciens : Alex, Lucas, Axel, Théo et moi. On utilise beaucoup de vieux synthés analogiques (Juno, Moog), sinon batterie, basse (moins grave et plus saturée, élément très important), guitare, un chant et deux choeurs. Au départ, la scène et le contact avec le public ne nous intéressaient pas, ce qui importait c’était l’expérimentation. On était hyper branchés par le home studio numérique, et au commencement on était quasiment les seuls dans le coin à en avoir. Du coup, on a fait énormément d’enregistrements, sans tourner. Le vrai démarrage discographique c’est Home (2003), ensuite il y a eu Nanana Club (2008), puis l’EP Control (2013) et maintenant Smile/Cry/Scream. En 2003, nous avons été repérés par le Printemps de Bourges un peu malgré nous. Au moment de la réalisation de Home on a fait des maquettes qu’on a distribuées et l’une d’elles est arrivée entre les mains d’une personne du comité du festival. Elle a plu, mais on n’avait alors pas de groupe de scène. On a appelé les copains, qui ne savaient pas vraiment jouer mais heureusement on n’avait pas de batterie, on utilisait des samples, ce qui facilitait un peu les choses. On s’est vite mis au boulot mais c’était une cata en live, c’était très figé, très kraftwerkien. Il y avait six synthés posés en épi autour du monolithe de 2001, l’Odyssée de l’espace, et nous derrière en vieux survêts de Berlin-Est. C’était très froid, mais cela nous donnait une véritable identité. Cela a fonctionné et ce fut le véritable point de départ pour nous motiver à donner des concerts.

Pour le nom, c’est triste à dire (rires). On avait un concert prévu, on avait des chansons mais pas de nom de groupe et il fallait impérativement qu’on en trouve un. On se trouvait dans la maison de campagne d’un copain dans le Sud. Le soir, on a commencé à balancer des noms, mais on n’arrivait pas à se décider. Je vais aux chiottes et sur le papier peint c’était marqué « Apple Jelly » partout ! J’ai vu un petit appel, étant fan des Beatles (Apple tu vois…). J’ai rien dit à personne, je suis redescendu, j’ai laissé encore deux-trois propositions et j’ai dit : « Apple Jelly ça vous dit quoi ? » « Ah ouais c’est pas mal, c’est assez pop, etc. ». Il devait être provisoire, c’était même un postulat de départ. Ce qui intéressait mon frère (qui était dans le groupe à l’époque) et moi, c’était le parcours, voir le balbutiement, le côté où ça se plante, pas un truc trop formaté, c’est pour ça qu’on fait de l’art. On n’ose plus montrer cela aujourd’hui. J’aime les casseroles, parce que c’est humain, parce que la musique que j’aime elle est comme ça.

Quelle a été la motivation pour remonter le groupe ?

C’est la force des choses qui nous a fait abandonner pendant cinq ans. J’ai eu des soucis personnels et je ne pouvais plus tourner, c’était la difficulté. Cela a été hyper dur pour moi, car je vis pour la musique. C’est super compliqué, tu te remets vachement en question. On dit toujours que tu sais si les musiciens le sont vraiment quand ils dépassent la trentaine, car généralement après il y a la femme qui arrive, il fait son truc et la musique devient un side project. Et ceux qui passent ce cap-là sont foutus en général ! (rires)

Le fait de s’y remettre, c’est un coup du sort, appelle ça l’univers ou le cosmos… J’ai vraiment des personnes à remercier de ce côté-là. Au mois d’avril dernier je crois, je reçois un coup de téléphone pour une proposition de concert avec Apple Jelly. Je dis, « Bah non c’est pas possible, le groupe n’existe plus ». Et là, on me répond, « Non non, on est prêts à payer. Donc trouve des musiciens et remonte le groupe ! » À cette époque j’étais directeur artistique sur un festival et donc je me tourne vers les gars à côté de moi qui étaient musiciens et je leur demande si ça les intéresse de reprendre le groupe pour un concert, en leur expliquant que c’est cachetonné, du business quoi. Ils me disent, « Il faut qu’on écoute la musique, on connaît pas » et donc je leur ai passé le disque. Apparemment, ça leur a plu, puisqu’ils sont revenus, et ils m’ont dit « Ouais on est d’accord, mais par contre pas pour un concert, on relance le truc. » (Pause) J’ai réfléchi un peu et je me suis dit, bon, on verra. Au début, on s’est vraiment concentré sur le concert, puis il a fallu trouver la bonne formule parce qu’un des musiciens est finalement parti, donc on a démarré le travail de communication sur notre retour depuis octobre-novembre.

L’appellation « disco punk » vous colle à la peau. Quelle définition en donnerais-tu et quels artistes ont été importants dans votre parcours ?

« Disco punk » vient des journalistes, ils nous ont collé cette étiquette lorsqu’on a commencé à faire de la scène sérieusement. Cela désigne apparemment notre énergie punk et le côté dansant en live. J’ai toujours eu beaucoup de mal à qualifier notre musique ou les courants en général. L’idée de départ, c’était de mélanger Kraftwerk et les Beatles. On était très fans du krautrock, de Neu!, et du label Warp. La musique concrète nous a énormément nourris aussi. Les filiations, on les trouve du côté de la scène de Brooklyn : !!!, LCD Soundsystem, Gossip, mais plus pour leur démarche DIY de mettre l’essentiel dans la musique. Aussi, le côté minimaliste, qui est venu petit à petit. On avait, et j’avais, tendance à accumuler des couches d’arrangements, de synthés, et au fur et à mesure j’ai eu envie de mettre de plus en plus de choses à nu. Le prochain album est ainsi, la suite le sera également et cette scène avait ce côté-là. Bashung était un peu comme ça sur les albums les plus récents (excepté le tout dernier qui est à part) : Fantasie Militaire et le suivant. Après, je vais vraiment chercher l’inspiration et les idées dans l’art contemporain et le cinéma. J’ai été bluffé par certaines expos d’artistes comme Loris Gréaud qui arrivaient à faire et à dire des choses avec quasiment rien. Aujourd’hui est d’ailleurs un jour vraiment spécial, parce qu’Agnès Varda est décédée (l’interview a été réalisée le 29 mars). J’ai travaillé avec elle sur un projet il y a quelques années et cela a été une rencontre bouleversante, parce que c’était un femme extraordinaire. Elle était très sévère, mais très bienveillante en même temps. J’avais fait une installation inspirée de son oeuvre et je me rappelle (rires) que je flippais un petit peu, parce que c’est quand même un monument la nana ! Elle m’avait dézingué parce que pour un truc visuel je n’avais pas voulu filmer la tête des gens et elle me disait : « Le cinéma, c’est le regard ! Tu peux pas enlever ça ! » Et elle avait raison. Mais à côté de ça, d’une grande bienveillance et puis elle avait un million d’anecdotes, elle te parlait de ses amitiés avec Jim Morrison, etc. Elle a connu tout le monde et était aimée et respectée dans le monde entier. Elle me manque beaucoup déjà, rien que d’en parler j’ai des frissons ! C’est vraiment quelqu’un qui m’a beaucoup touché et qui m’a fait avancer aussi dans ma perception de l’art. Sinon, je peux citer Truffaut avec des films comme L’Enfant sauvage ou Fahrenheit. Mais c’est Kubrick qui a le plus marqué le groupe (notamment 2001, l’Odyssée de l’espace) ou un film comme Rencontres du troisième type, pour l’abstraction et le minimalisme. Home parle d’ailleurs de HAL, cette espèce d’entité qui débloque à un moment donné, c’est pour cette raison que l’album s’ouvre sur une voix synthétique, qui chie après.

Que désigne le titre de votre nouvel EP, Smile/Cry/Scream ? Une forme de thèse/antithèse/synthèse des émotions ! 

Les trois morceaux de l’EP ont été faits à des moments différents et témoignent chacun d’un sentiment fort. « Scrabble Song » est plutôt quelque chose d’assez joyeux, « Neverland Forever » est triste, et « The Ghost In My Throat » a été fait pour Halloween, donc il fait peur. Ce sont des morceaux de commande que nous n’avons finalement pas fait paraître alors. « Scrabble Song » a été conçu pour la pub Mattel du Scrabble. Le texte devait être écrit en fonction d’un jeu de Scrabble déjà préparé. J’avais pour contrainte de suivre les lettres en prenant un chemin (mime la configuration d’un plateau de Scrabble). En termes d’écriture c’était vachement intéressant parce que du coup je reprenais un mot, il fallait que je le mette dans un contexte qui aille avec le mot suivant, etc. En plus, à l’époque j’avais rencontré Jean Fauque, le parolier de Bashung, qui m’avait expliqué comment il avait écrit « La Nuit Je Mens ». Tous les deux n’avaient pas de jeu de Scrabble, mais ils se répondaient en ping-pong : l’un parlait d’une idée, l’autre en balançait une autre, ils rebondissaient ainsi, donc le procédé était similaire. « Neverland Forever » a été réalisé pour l’ouverture d’une boutique de fringues françaises vintage à Detroit. Je trouvais rigolo de balancer un morceau comme ça, le refrain dit : « Je suis comme un enfant sur l’autoroute, qui traverse l’autoroute ». J’ai cette vision des Américains, des personnes pas sensibilisées à l’écologie, donc m’évoquant l’image un gamin qui traverse l’autoroute tout droit sans savoir ce qui va lui arriver.

Qui est à l’origine de l’écriture et des compositions ?

J’écris les paroles. Au départ je composais avec mon frère mais il a quitté le groupe vers 2008, donc depuis je suis le seul compositeur. Cela dit, j’aimerais bien composer effectivement avec tout un groupe parce que je ne l’ai jamais fait. Pas sur l’album qui vient, parce que je l’ai fait tout seul, mais sur le prochain… prochain ! (rires)

Où enregistrez-vous ?

Smile/Cry/Scream a été fait à 80 % chez moi et à 20 % dans le studio de mon ingé son de l’époque, donc c’était assez artisanal. Home a été fait intégralement à la maison. Pour Nanana Club on a beaucoup bossé avec le Studio E, situé à Écotay-l’Olme (Loire), qui est le studio de Mickey 3D. Trouver un lieu d’enregistrement qui nous correspondait a été difficile parce qu’on s’en foutait un peu du matériel, on voulait vraiment quelqu’un qui ait une grosse culture musicale. Étant autodidacte, je parle par couleurs ou par séquences de films, il faut donc que le mec soit open, ce qui n’est pas toujours le cas avec les ingénieurs du son ! Ça s’est super bien passé avec Bruno Preynat, un excellent sondier, qui a fait un beau boulot et avec qui on échange énormément. Je le recommande à tout le monde ! Je suis assez solitaire, donc quand je bosse avec quelqu’un, j’ai besoin de beaucoup parler et d’avoir confiance.

Cet EP a un univers très coloré et surréaliste. Qui s’est occupé du design visuel ? Comment avez-vous choisi les images (pochette, blips, vidéo de « Scrabble Song ») ?

Généralement, je travaille avec SLip. Pour les visuels, je lui donne habituellement un cadre artistique et depuis le temps je lui fais confiance. 99 % des clips m’emmerdent profondément ! Ils ne disent rien ! Les images sont belles, tout le monde fait en 4K, mais il n’y a rien de plus ennuyeux que le 4K ! Un clip, c’est un outil de com certes, mais je pense que c’est aussi l’occasion de faire un peu d’artistique. On a tous les deux les mêmes influences, comme les Monty Python, donc le clip de « Scrabble Song » (qu’on doit intégralement à SLip) rappelle un peu cet univers-là. Pour la pochette de l’EP, c’est lui aussi qui s’en est chargé. Il y a aussi plusieurs blips, des petits clips qu’on aime bien, parce que tout ce qui est visuel nous parle.

Avez-vous le support d’un label ? Quelles ont été les premières réactions à la réception de Smile/Cry/Scream 

Pas de label qui nous suit. Nous avons été signés par le passé et puis on a été procès pendant trois ans, ce qui nous a un peu échaudés ! Là on redémarre, donc on est seuls et en recherche de partenaires sérieux. On aimerait bien quelque chose de collaboratif, d’un peu plus ouvert, qui soit moins calqué sur le business model d’aujourd’hui, sauf si on est soutenus par une grosse maison de disques avec beaucoup de moyens. En revanche, nous sommes distribués. Si on trouve vraiment quelqu’un de valable, et je parle d’homme, oui on sortira sur un label et ce sera beaucoup plus confortable, sinon, on fera seuls. Après, on a expérimenté pas mal de choses dans le passé, comme faire une sortie encartée en magazine et arriver à faire paraître le disque à presque quinze mille exemplaires. Ce qui nous intéresse, c’est que la musique soit diffusée. C’est toujours financièrement intéressant d’avoir un coup d’éclat et pendant un temps tu te dis « ah tiens, je fais de la hype ! ». Mais ce qui est hype aujourd’hui sera ringard demain. C’est pour cela qu’on n’a jamais voulu s’inscrire là-dedans. Pourtant à une époque le côté disco punk plaisait beaucoup et c’était donc dangereux. J’aime pouvoir dire qu’on peut écouter ma musique à n’importe quelle époque. Justice aujourd’hui, ça ne marche plus alors que c’était incroyable quand c’est sorti. Certaines choses de ce type sont trop mises en avant et marquent une époque, sans avoir la profondeur de New Order ou Joy Division qui sont pourtant datés.

Quant aux réactions, déjà les gens ont été surpris qu’on sorte quelque chose si rapidement. Ce qui est chouette c’est de voir que la fanbase est toujours là, c’est rassurant parce que c’est quand même pour eux qu’on bosse ! Au niveau des pros, pour le moment on est en plein dedans. On a des retours, par exemple voilà on fait cette interview, et sinon on démarche les radios et c’est très long et compliqué aujourd’hui de le faire, beaucoup plus qu’avant. La force qu’on avait à l’époque, c’est qu’on était énormément soutenus par les radios, et par la télé aussi d’une certaine manière. On a fait les habillages pubs du Grand Journal pendant quinze jours pour une marque avec le titre « Control ». Cela nous a été très bénéfique. Maintenant, c’est plus morcelé. Il y a encore des radios qui tiennent la route et qui ont vraiment une ligne, comme SOL FM à Lyon ou C’rock à Vienne. Mais on voit bien qu’elles sont moins dynamiques, en premier lieu parce que les groupes n’envoient plus systématiquement leurs disques, ils passent par Internet. Moi je suis très attaché à la radio. Un de nos premiers EP s’appelait Radio B92.  Le titre désigne le nom de la radio de Sarajevo complètement muselée par le régime de l’époque que nous avons essayé de soutenir et avec qui on avait entamé un dialogue. La radio, c’est vraiment la liberté, parce qu’il n’y a pas d’images, c’est comme la lecture. J’adore lire parce que les images, je me les fabrique et la radio il y a des voix, ce à quoi je suis particulièrement sensible en tant que chanteur. On est dans une société saturée d’images, je n’arrive plus à trier.

Parle-moi de ces mystérieuses « Lift Tapes ».

Cette idée vient de notre manager, Duncan, qui se trouve à Paris. J’ai trouvé le concept de musique d’ascenseur rigolo, étant fan de Brian Eno. J’ai toujours trouvé intéressant d’avoir un cadre très limité, en l’occurrence un ascenseur, un endroit impossible à sonoriser et que tu ne peux pas monopoliser indéfiniment parce qu’on crée vraiment en situation. De plus, il faut réadapter les morceaux (rires) avec des instruments portables ou portatifs. On s’est pris au jeu, pour le moment on en sort une par mois, on en fera peut-être une tous les quinze jours et idéalement une par semaine.

Des envies de reprise après celle, excellente, de Wham! (« Last Christmas ») ?

Sur scène on a repris « Relax » de Frankie Goes to Hollywood, « Tribulations » de LCD à des moments, et d’autres, mais pas énormément. Généralement, la reprise elle vient quand on a fini ou qu’on débute une répète. On commence à taper le boeuf, il y en a un qui part sur un bout de la reprise et puis après on s’y met et puis si ça sonne bien, on se dit qu’on la testera en concert. Ce n’est pas forcément programmé, mais c’est un exercice qui est marrant. J’aime beaucoup quand ce sont des chansons qui ne nous vont pas, c’est ça qui est intéressant, comme avec Wham! C’est toujours plus intéressant de reprendre un Britney Spears ou un Beyoncé qu’un truc qui est vraiment dans ta lignée, sinon il n’y a pas de challenge.

Meilleur souvenir/pire souvenir depuis l’existence du groupe.

Le pire, je peux te le dire, c’est la période où on a été en procès avec la maison de disques. Ce fut vraiment très violent. Mon frère a arrêté la musique à cause de ça alors qu’on bossait intensément ensemble et il est tombé en grosse dépression. C’est terrible parce que tu donnes tout dans ce métier. Et puis on avait un truc qui montait vachement, on a signé avec cette maison de disques qui nous a promis monts et merveilles et derrière, très vite, ils n’ont rien fait du tout. On avait encore la volonté d’avancer, mais on ne pouvait même plus faire de nouveaux morceaux à cause de ce contrat. J’ai pris le procès à ma charge, tout seul, et ça a duré trois ans. Tu ne peux rien faire, t’es obsédé par ça, parce que ça te coûte une blinde. On tournait mais on ne pouvait rien présenter de neuf. C’était une catastrophe absolue.

Le meilleur souvenir ? Il y en a plusieurs, comme cette tournée géniale en Asie du Sud-Est avec des concerts en Malaisie, en Thaïlande. T’as l’impression d’être les Beatles ! Des cris dans tous les sens. Sinon des rencontres : Richard Fearless de Death in Vegas ou Brian Molko. Alors avec lui, c’était un peu différent, on a été présentés et puis bon… il voulait un peu plus… que ce que je pouvais donner ! (rires) C’était très sympa aussi. Il y a eu des grandes et des petites scènes magiques. Souvent les gens pensent que quand on fait un concert devant quinze mille personnes c’est ce qu’il y a de mieux, et je me rends compte qu’en fait j’aime les clubs, l’odeur de vestiaire, c’est ce qui me fait kiffer. J’adore pouvoir toucher les gens, car je suis assez tactile en concert donc je vais vraiment dans la foule. C’est vachement agréable quand t’es en petit comité. À Paris, il y a un bar qui s’appelle Les Cariatides, grand comme ta pièce, qui paye pas de mine, avec une cave où ils font jouer des groupes. On était alors en tournée et on cherchait une date pour « payer le carburant ». Il devait y avoir trois personnes et c’était fou, parce qu’elles avaient une énergie de dingue ! (rires) Il y avait une vraie interaction avec le public. Sinon, le souvenir le plus extraordinaire en termes de concert et de lieu, c’était en Thaïlande. Je me rappelle d’une immense boule à facettes, et d’avoir fini sur un balcon à cinq mètres de haut, les gens avaient peur que je tombe. Je prenais le jus partout parce qu’au niveau sécurité c’était un cauchemar, des gens en délire… Des concerts aussi en Ardèche. Le public ardéchois et drômois est très particulier, on va y jouer d’ailleurs cet été. Je me rappelle de dates où les gens étaient tellement dingues que les retours de scène partaient dans le public, les gens s’accrochaient aux jambes, on recevait des soutiens-gorge ! (rires) Je fais des concerts pour ça, pour sentir les personnes vraiment présentes. J’ai beaucoup travaillé sur le corps et c’est un truc incroyable quand les gens ne sont plus là à poser, à regarder, quand on arrive comme ça à une espèce d’égrégore et qu’il y a une sorte de communion, de partouze spirituelle, même si cela arrive rarement !

Avez-vous des concerts de prévus pour cette année ?

On va faire le Toï Toï début mai et La Marquise fin mai. On a deux-trois festivals en juillet, dont le festival de Valence. On est en train de relancer la machine, donc on cherche petit à petit des dates. Mais bon on démarre doucement parce qu’on a énormément de choses à gérer en même temps, ce qui fait que pour le moment on essaie de se dispatcher un peu le boulot, mais c’est compliqué, on manque de main-d’oeuvre. (rires)

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