CATHODE RAY TUBE, Invisible Soundtracks

CATHODE RAY TUBE
Invisible Soundtracks
(M-tronic)
2018
États-Unis
IDM

01. Alpha Omega Transect
02. O Broken World
03. Cyonara
04. The Sleep Market
05. DEIMOS
06. Bodhicitta Mytox
07. Quantitative Doom
08. Phobos

Nous découvrons Cathode Ray Tube grâce au label français M-tronic, projet ancien de l’Américain Charles R. Terhune, artiste prolifique de la scène électronique. Il propose une musique exigeante. Sans être trop expérimentale, elle ne cherche pas la linéarité. On reste sur une base IDM, parée parfois d’atours ambient. Invisible Soundtracks se constitue d’une grande variété d’humeurs, un balayage sonore assumé. On s’en réjouit ? Oui et non. L’aspect général démontre une grande maîtrise de la composition (sur Ableton Live) et une maturité évidente. Mais Terhune semble vouloir incorporer par moments trop d’éléments disparates, desservant les efforts mélodiques. Une certaine surenchère qui a tout de même le mérite de capter l’attention de l’auditeur. Pêle-mêle, on trouve de la techno, du glitch, voire des touches indus/EBM (« The Sleep Market », « DEIMOS », « Bodhicitta Mytox », « Quantitative Doom »). Ainsi, le son, bien que lumineux, ne délaisse pas le versant sombre. C’est particulièrement tendu sur « DEIMOS » et « Bodhicitta Mytox ». Les bruits sont menaçants, le rythme, motorik. L’angoisse pointe face à ces bourdonnements et ces climats hypnotiques. Nous préférons les instants calmes, downtempo. « Alpha Omega Transect » est globalement un morceau réussi. Mené par un beat efficace, il se démarque par ses nappes, atténuant la vivacité pour permettre une meilleure contemplation. De même, « Phobos », malgré son côté obsessionnel et noisy, reste une pièce intéressante, portée par une recherche de la rêverie, sous influence Aphex Twin. On notera aussi les qualités de « O Broken World » et « DEIMOS ». Le premier est un titre tout en nuances, introduit par un drone et une agression typée power electronics ! L’ensemble s’assagit par la suite, Terhune passe par la case deep house notamment et conserve ses motifs sans être débordé par le bruitisme. Le second est très synthétique et vintage, évoquant Kraftwerk période Autobahn. Dr Terhune prouve qu’il est véritablement un expert ès physique quantique musicale !

 

Note :

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