VHS Dreams est apparu il y a deux ans sur la scène synthwave et s’impose dès la sortie de The E.P (2014), une production rafraîchissante nous plongeant totalement dans la décennie dorée des eighties, que nous avions saluée. Il transforme l’essai dans la foulée avec un album complet, Trans AM, sorti en 2015, à nouveau chez l’audacieux label roumain Future 80’s Records. Le rétro n’a jamais été mieux célébré que par ce jeune homme grec avec lequel nous nous sommes entretenus pour en savoir un peu plus sur lui et son projet.
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle George Dervenagas, j’ai vingt-huit ans, je vis en Europe et je suis la personne derrière les projets VHS Dreams et The VHS Dreams Foundation.
Comment a commencé VHS Dreams ? Pourquoi ce nom ? Pour quelles raisons as-tu décidé de produire ce son vintage ?
Cela a commencé au début de l’année 2014, lorsque j’ai abandonné mes projets hardstyle et french house afin de me tourner vers un son synthwave/rétro-futuriste. J’ai toujours adoré la musique électronique des années quatre-vingt et du début des années quatre-vingt-dix, j’ai donc senti le besoin de produire quelque chose de fortement inspiré par cette époque. J’ai choisi ce nom parce qu’il représentait parfaitement ma musique et sa philosophie à ce moment.
Justement, que représentent spécifiquement les eighties/nineties pour toi ? Pourquoi es-tu si attiré par ces décennies ?
Elles représentent une vision de la musique qui est perdue aujourd’hui. En 2014, je me disais que la musique populaire moderne est géniale mais superficielle et j’avais besoin de faire un saut dans le temps afin de trouver quelque chose de plus rebelle et expérimental.
Quels musiciens/styles de musique t’inspirent ?
J’ai des goûts variés, mais si je dois choisir un style, je dirais la trance des années 1988-2005. Les autres genres qui m’ont profondément influencé sont la french house, l’ère « Call On Me » où les disques de dance arrivaient au sommet des charts, et l’italo disco des eighties. Je n’ai pas de musiciens préférés puisqu’en général je suis plus touché par les chansons, mais mon groupe numéro un est The KLF. J’apprécie aussi Jean Michel Jarre, Daft Punk et différents artistes des années quatre-vingt comme Phil Collins ou Hall & Oates.
Quel est ton album/film préféré des eighties ?
Mon disque favori est What Time Is Love de The KLF, la version « pure trance original » sortie en 88. C’était un hymne acid house, qui a été perçu rétrospectivement comme annonçant la musique trance. En ce qui concerne les films, c’est difficile de faire un choix mais je dirais la trilogie Retour vers le futur.
Comment composes-tu ta musique ? Quels types d’instruments utilises-tu ?
Je n’utilise qu’un ordinateur car c’est comme ça que j’ai appris à faire de la musique. Ma station audionumérique de prédilection est FL Studio depuis 2003. Je préfère largement sampler que faire de la programmation sur synthé, mais j’en ai tout de même fait pour The E.P et Trans AM. Habituellement, je trouve des titres que j’aime, j’échantillonne des éléments comme un stab de caisse claire ou de basse, et ensuite je les utilise avec d’autres sons synthétiques. Je commence toujours par la basse parce que si je fais quelque chose d’intéressant avec, alors le reste peut suivre.
Quelle est ton actualité ? Es-tu en tournée ? Travailles-tu sur le successeur de Trans AM ?
Je vais jouer le 9 décembre à la fête annuelle de Brême dédiée à la synthwave. En dehors de cela, je suis en train de bosser sur mon prochain album, qui sera accompagné d’un court livre que j’écris en ce moment, ainsi que sur des visuels d’inspiration rétro pour des expositions.
As-tu d’autres projets musicaux hormis VHS Dreams ?
Oui, un projet de vaporwave (NDLR : genre musical lié à la culture cyberpunk qui a émergé très récemment grâce au Web, basé sur de nombreux samples de musiques calmes, kitsch et rétro) appelé Home Visions™ dont quelques titres ont figuré sur des compilations pour l’instant ; un album est en cours de réalisation.
Peux-tu nous dire où on peut entendre ta musique ailleurs que sur tes propres disques ?
On entend ma musique dans plusieurs films, jeux vidéos, on la trouve sur des chaînes YouTube, entre autres. Un de mes titres sera sur la bande son d’une série de vidéos à venir de la NFL, un autre sur celle de Nighthaw-X3000, un jeu d’arcade qui va bientôt sortir.
Peux-tu nous expliquer le but de The VHS Dream Foundation ?
L’objectif est de présenter une réévaluation culturelle en faisant la promotion de styles visuels/musicaux rétro. Avec la musique de VHS Dreams je présente un univers alternatif qui reflète le nôtre de plusieurs manières. À présent, cela a évolué vers The VHS Dreams Foundation qui ajoute des arts visuels et d’autres choses. Le but ultime est de détourner la dance indie et le nu disco en utilisant leurs formes familières tout en faisant quelque chose de neuf.
La synthwave est en pleine croissance, quels artistes de ce genre apprécies-tu ?
J’aime la façon dont Ogre conçoit un style rétro qui ne soit pas un gadget. J’apprécie aussi les artistes qui font de la dance music fortement imprégnée de synthwave, comme Bestrack, Robots with Rayguns, Maethelvin et FM Attack.
Pour finir, quel est ton rêve le plus fou ?
Mes rêves changent souvent. Actuellement, mon rêve le plus fou est de brûler le Lit de Tracey Emin !
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