EKIN FIL, Maps

EKIN FIL
Maps
(The Helen Scarsdale Agency)
2018
Turquie
Dream pop/Ethereal/Ambient

01. Maps
02. Bloody Sunday
03. His Own
04. Away
05. On The Move
06. Not Me
07. Nocturnal Arc
08. Insomnia
09. At Dawn

Ekin Fil (de son vrai nom Ekin Üzeltüzenci) est une artiste délicate originaire de Turquie. Depuis les années 2010, elle développe en solo un art sonore chavirant. Maps poursuit cette exploration d’une très belle dream pop/ambient. La Stambouliote parvient à l’état de grâce avec ce disque d’un minimalisme parfait. Ainsi, les espaces créés au sein des pièces rehaussent avec élégance l’excellence des compositions. Le propos est entendu, c’est aérien, éthéré, sans fomenter une révolution musicale, la musicienne parvient à nous émouvoir grâce à ces atmosphères en clair-obscur. En effet, Maps démarre par une douce noirceur avant de se muer en manifeste planant et de revenir vers des rivages plus sombres. Un voyage mystérieux, empreint de mélancolie (« Maps », « Nocturnal Arc »), mais aussi d’illuminations fugaces et de sérénité (« His Own » et son piano plein de réverbe). L’opus est porté notamment par « On The Move », absolument somptueux, évoquant le grand Harold Budd, titre sublimé par la guitare traitée et la voix angélique d’Ekin. Car oui le chant est présent. Certes tapi au fond et chargé d’écho, il confère définitivement aux morceaux cette ambiance onirique, d’un autre monde. Heavenly voices incantatoires, on se rapproche même par moments de Bat for Lashes (« Maps »). On navigue donc dans un registre mélodique tendre et majoritairement triste, donnant l’impression de nager dans une eau calme mais profonde. Ekin lorgne du côté de Grouper, voire de Slowdive, mais ajoute aussi des éléments plus expérimentaux. Les drones sont très présents (« Bloody Sunday », « Nocturnal Arc », « At Dawn »), captant l’attention de l’auditeur, l’apaisant ou le bousculant (noisy sur « Not Me »). C’est d’ailleurs ce versant plus audacieux qui s’avère moins réussi. « Away » commence tranquillement, mais son bruitisme gâte l’ensemble. Enfin, « At Dawn » est une longue traversée électronique qui dénote un peu. Plage ambient agréable, mais légèrement trop agité par des sons disparates. Cold turkey.

Note :

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