THISQUIETARMY
Unconquered : 2008-2018 (10th anniversary edition)
(Midira Records/TQA Records)
2018
Canada
Post-rock/Drone/Ambient
01. Immobilization
02. Battlefield Arkestrah (feat. Aidan Baker)
03. Warchitects
04. The Sun Destroyers
05. Death Of A Sailor
06. The Great Escapist
07. Mercenary Flags
08. Empire
09. Dronewars
10. Into Dust / Out Of Dust
11. Mercenary Flags / Empire (live)
12. Battlefield Arkestrah / Warchitects (live)
13. The Great Escapist (unplugged)
Dix ans depuis la sortie d’Unconquered, premier album de thisquietarmy, réédité cette année en version augmentée par Midira Records et TQA Records. Belle surprise. Nouvel artwork, qui fait le lien avec le livre Conqueror, paru en 2017, remastérisation, et ajout du morceau fleuve « Into Dust / Out Of Dust » (trente minutes), inspiré par « Into Dust » de Mazzy Star (les grands esprits se rencontrent toujours). Eric Quach lance une fois encore sa drone machine à plein tube et détourne l’art du post-rock à sa façon. Ce projet quintessentiel de la scène expérimentale canadienne surnage sempiternellement dans des eaux poisseuses où flotte quelque nénuphar nucléaire. Principalement instrumental (on trouve du chant sur l’émouvant « The Great Escapist » par exemple), le disque est grandiose, malgré sa relative retenue. Tout en tension, Unconquered est un bloc grésillant, noir, mais subtil. On y trouve de la dark ambient, de la noise, du post-metal. On vole, on plane (« Immobilization », « Battlefield Arkestrah », « Dronewars »), mais on garde sa ceinture attachée, les turbulences surviennent quand on s’y attend le moins. La guitare est omniprésente, son son est décortiqué, malmené. Parfois légère, elle bourdonne et assène des coups de massue farouche quand l’ombre s’agrandit. Zone crépusculaire, l’auditeur n’est pas épargné, déflagration, je crie ton nom ; le bruit et la fureur… (« Warchitects », « Mercenary Flags », « Empire », « Into Dust / Out Of Dust », « Mercenary Flags / Empire » (live)). Le fidèle Aidan Baker (Nadja) prête main-forte sur « Battlefield Arkestrah », union sacrée. Ces treize morceaux (dont deux lives et un acoustique) ont beaucoup de charme. Souvent longs, ces titres sont très cinématographiques et mélancoliques. Quach est décidément un maître pour tisser des climats atmosphériques, vaporeux même, et pourtant plein d’intensité. Le Montréalais avait à coeur de proposer une oeuvre de qualité pour ses fans, rappelant que, malgré sa productivité, il reste un orfèvre. Une sortie qui enchantera les nostalgiques.