THE RAVEONETTES, Pretty In Black

INT.Pretty In Black

THE RAVEONETTES
Pretty In Black
2005
Danemark
Indie rock

01. The Heavens
02. Seductress Of Bums
03. Love In A Trashcan
04. Sleepwalking
05. Uncertain Times
06. My Boyfriend’s Back
07. Here Comes Mary
08. Red Tan
09. Twilight
10. Somewhere In Texas
11. You Say You Lie
12. Ode To L.A.
13. If I Was Young

Formé à Copenhague en 2001, The Raveonettes est l’un des groupes les plus excitants de ces dernières années. Ils sortent leur (remarqué) premier EP en 2002 (Whip It On), puis leur premier album l’année suivante. On arrive ensuite à Pretty In Black, album que j’ai découvert en 2009, bien que sorti quatre ans plus tôt. The Raveonettes est une entité bicéphale : d’un côté le ténébreux Sune Rose Wagner (guitare, chant) et de l’autre, l’angélique Sharin Foo (basse [mais pas sur cet album], chant). Epaulé par d’autres musiciens, le duo délivre une musique charmante et originale. On retrouve chez eux aussi bien des influences de The Jesus and Mary Chain, Sonic Youth, The Velvet Underground que de Buddy Holly, The Everly Brothers ou de surf rock. On ne sera pas surpris de constater la présence comme invités sur le disque de Moe Tucker, Martin Rev et Ronnie Spector. La batteuse du Velvet Underground prend les maillets sur « The Heavens », « Red Tan », « You Say You Lie » et « Ode To L.A. » ; le clavier de Suicide s’occupe de la boîte à rythmes sur « Uncertain Times », « Here Comes Mary » et « You Say You Lie ». Quant à la Miss Spector, on entend sa voix éraillée sur la magnifique ballade « Ode To L.A. », nous gratifiant de « woh oh oh » typiques de son époque Ronettes. Pretty In Black est sans doute l’album le plus « commercial » de la discographie du combo danois. L’aspect bruitiste de leur musique est quasiment absent (sauf à certains instants de « Sleepwalking » et « Twilight ») pour laisser place à un déferlement pop frais et jouissif. Un hommage appuyé aux années 1950/1960 (cf. la pochette). L’ensemble est mélodieux, sucré, romantique. Wagner se prend pour Elvis, accompagné d’une guitare acoustique sur « The Heavens ». Crooner au grand cœur. On retrouve ce même schéma sur le dernier titre. Outre « Ode To L.A. », l’album est truffé de ballades : « Seductress Of Bums », « Sleepwalking », « Here Comes Mary ». « Seductress Of Bums » notamment est sublime. Slow magistral, véritable hymne pour bals de fin d’année américains, il se termine par un solo déchirant de guitare traitée. A signaler que l’album est entièrement écrit (et coproduit) par Sune Rose Wagner, si l’on excepte « My Boyfriend’s Back », une reprise des Angels. Ce morceau est une bluette moyenne sur laquelle Sharin Foo s’occupe du chant. Pretty In Black est une véritable machine à tubes ! Chant évanescent (surtout masculin), sons vintage, l’alchimie est parfaite. « Love In A Trashcan » par exemple nous plonge directement dans le swinging London des années 1960 : accents psychédéliques, batterie binaire, ça s’emballe et au final on a furieusement envie de danser en minijupe ! On notera aussi sur cet opus l’utilisation judicieuse de la réverbe et l’accord idéal entre les voix de Wagner et Foo. De plus, le rendu peut être tout à fait atmosphérique, comme sur « Sleepwalking ». Un disque rempli d’émotions, ce qui est illustré par exemple par le trémolo de guitare qui clôture « Here Comes Mary ». Mentionnons « Uncertain Times » et « Somewhere In Texas », titres vifs sur lesquels on trouve de la guitare sèche. « Somewhere In Texas » est d’ailleurs une épopée country western déchirante, un clin d’œil renouvelé aux Etats-Unis. The Raveonettes ressuscitent une pop ancienne et l’arrangent avec beaucoup de sensibilité. Chapeau !

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