DERNIERE VOLONTE
Immortel
2010
France
Synthpop
01. Ici Bas
02. Corps Languissant
03. Mon Orage
04. Rien A Aimer
05. Impossible
06. Le Plus Secret
07. Fragile
08. Trop Tard
09. Maintenant
10. A Jamais
11. Immortel
12. Peut-Etre
13. Le Mal Que Tu Me Fais
14. Au Loin
« De vos corps languissants jusqu’à vos sentiments… » Geoffroy D. (Delacroix, seul membre du groupe) est un personnage surprenant. Après des débuts sombres et martiaux (Obéir Et Mourir), il s’est orienté au fil du temps vers un son de plus en plus accessible. Immortel est son cinquième album studio, le quatrième sorti chez le label autrichien Hau Ruck!. Ici, plus d’emphase néoclassique et de références à la Seconde Guerre mondiale, mais des chansons pop synthétiques minimalistes. On remarque que Geoffroy D. a un timbre de voix étrangement proche de celui du « crooner » Etienne Daho. On peut aussi évoquer Taxi Girl. Le musicien parvient parfaitement à ressusciter l’esprit des eighties, mais reste fidèle à son image passée (pose lascive en chemise noire, on le voit assorti d’un tambour militaire sur la photo du livret). Le romantisme morbide, les accointances avec Der Blutharsch semblent lointaines. Immortel s’impose par son lyrisme et ses mélodies. Une mue radicale. Le chant est omniprésent (si l’on excepte les instrumentaux « Ici Bas », « Fragile » et « Au Loin »). Comme toujours, le sieur Delacroix s’occupe de tous les instruments (le livret indique « textes, music, rythmes & bruits by Geoffroy D. »). Le disque s’écoute facilement, il y a peu à jeter. Néanmoins, « Corps Languissant » est une ritournelle assez agaçante. Le refrain est ennuyeux et la musique sonne comme la bande-son d’un vieux jeu Nintendo ! Ce qui frappe dans cet album, c’est le mixage de la voix. Elle est souvent en écho, très réverbée. Cela donne de la puissance aux incantations du musicien. Cet aspect est particulièrement efficace sur « Mon Orage », « Rien A Aimer », « Le Plus Secret » et « A Jamais ». Sur cet album, on trouve peu de nappes, le Français délaisse pour le coup l’ambient que l’on pouvait déceler sur certaines de ses œuvres. L’utilisation du son d’orgue domine. Les morceaux sont souvent enlevés. La rythmique est efficace, peut être chaloupée (« A Jamais », « Immortel ») ou au contraire martiale (cf. « Maintenant », « Peut-Etre »). Il faut souligner également l’usage de bruitages. L’ouverture de « Mon Orage » nous projette dans une forge soviétique. On discerne des bruits épars sur « Impossible » en complément de la mélodie principale. « Trop Tard » débute par une sonorité futuriste, avant que de multiples couches de synthétiseur se superposent. Le point culminant d’Immortel est atteint par « Le Plus Secret ». Echo sur la voix, boîte à rythmes minimale, le morceau progresse en douceur. Tout en tension dramatique, le refrain du titre est imparable : « Te souviens-tu de moi, de mes serments illusoires/Je me perdrais dans tes bras, sans même le savoir » (bis). Disque qui sert d’initiation en douceur à Dernière Volonté, il déroutera tout fan de la première heure du groupe.