MAD MAX de George Miller

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Réalisation : George Miller (1979)

Scénario : G.Miller & Byron Kennedy

Musique : Bryan May

Durée : 93 minutes

Style : Road movie S.F (Australie)

Avec : Mel Gibson, Jeanne Samuel, Hugh Keays Byrne, Steve Bisley, Tim Burns.

L’histoire :
En route! Pas le temps de souffler… Démarrage en trombe, sirènes hurlantes, fusils chargés : la police des autoroutes va encore bouffer sa dose d’asphalte et de sensations fortes…

La ligne blanche se déroule frénétiquement sous le vrombissement des moteurs, tandis que les bollides sont au coude à coude… La radio braille, entre les consignes de la standardiste débordée et les hurlements hystériques de Nightrider (« L’Aigle de la route!!! »), psychopathe dangereux du jour, en cavale au volant de sa V8 Pursuit volée aux forces de Police MFP (Main Force Patrol). Soudain arrive l’agglomération (quasi déserte sur fond de ciel Azur…) et c’est le carambollage : la tôle se froisse, les voitures sont pulvérisées, les habitants terrifiés. Mais, la course reprend son cours malgré tout…Une affaire pour MAX, fleuron de la flotte de poursuite.

On le comprend très vite, le monde ne tourne pas rond : La violence est constante, les bandes motorisées font règner la terreur sur les routes, l’essence est rationnée, les villes se délabrent…

la police, sensée maintenir l’ordre est de plus en plus grisée par la violence, à tel point qu’on peut la confondre avec la racaille qu’elle pourchasse.

Max Rockatanski, jeune casse-cou des MFP et bon père de famille, est de plus en plus travaillé par son quotidien. Il craint, petit à petit, de sombrer, un jour ou l’autre, dans la folie furieuse qui anime ce monde en déclin. Après avoir mis fin aux fonctions d’un furieux maniaque de la route, il envisage de faire un break, pour laisser tout ça derrière lui.

Ceux que n’entendent pas le Chirurgien, « Toecutter », et sa bande de motards furieusements azimutés, qui décident de venger leur collègue, pulvérisé en fin de poursuite par MAX.

Les retombées seront tragiques pour MAX et son entourage, qui, n’ayant plus rien à perdre, endossera le rôle du justicié fou… Au volant de l’interceptor.

White line fever…

MAD MAX est une épopée mécanique et sauvage qui nous lance à toute berzingue dans les méandres d’un monde cradingue et chaotique où la loi du plus fort est la meilleure.

C’est un film qui revisite, à la mode Australienne, le bon vieux mythe du western :

Violence gratuite, desperados aux mines des plus patibulaires, gros plans sur les regards, contre plongées (dans le pur style de Sergio Léone), héros justicié solitaire partagé entre le bien et le mal, paysages naturels et désertiques…

Ce premier volet d’une trilogie déjantée, met en scène un futur proche qui est à mille lieux des clichés futuristes des classiques de science-fiction, où le monde est, en général, aseptisé et robotisé.

Non, ici c’est une vision péssimiste de notre société : crises pétrolières, société délabrée, insécurité constante, administration en ruine, violences policière, anarchie…

Dans ce monde, où serpente une interminable ligne blanche, tout semble flou.

On n’y croise des villes désertiques sans noms. Les routes, à l’entrée desquelles on décompte les victimes chaque année, portent, elles des noms évocateurs comme « Anarchy road », « Bedlam » (nom d’un asile d’aliénés Britannique), « High fatality road ».

L’ordre semble absent, la police est débordée, les hordes de motards barbares n’en font qu’à leur tête, dépanneuses et ambulances se massent comme des charognards lors du moindre accident…Bref notre Empire se casse la gueule de jour en jour. Si l’on veut avoir une timide explication concernant les origines du déclin, il faut voir les deux derniers volets… Non, pour tout dire, on nage un peu. Qu’importe… On se fou pas mal des explications.

Tout est subjectif dans ce film. La violence, qui est omniprésente et qui fit condamner ce film par les bonnes âmes, est souvent suggérée ( scènes « hors champs » de l’aggression du couple par les motards et du meurtre de la famille de MAX…). Nous sommes loin des slashers sanglants à la « ZOMBIE » de Roméro, car mise à part quelques carrambollages un peu sanglants, il n’y a pas d’effusions.

Non, tout est dans l’ambiance, la vitesse, les plans filmés à ras la route… Dans le genre frénétique! Enfin, on note qu’il n’y a pas vraiment d’histoire dans ce film. On ne sait rien des héros et on s’en porte pas plus mal.

Ce film, qui a vieilli, il faut l’admettre, n’est pas qu’une série B de plus, bombardée au rang de « Classique » par une bande d’ados biactolés et trépannés.

On aime ou on n’aime pas, peu importe… Pour apprécier ce film à sa juste valeur, il faut juste se laisser porter par la vague qui gronde et apprécier cette esthétique destroy, comme on peut apprécier un bon western.

Des bons, des brutes et des truands…

MAD MAX, divise le monde en trois grandes catégories de personnes : Des Flics bardés de cuir à plaque de bronze, des gangs de motards ultra-violents, et des civils/victimes.Parmis les forces de l’ordre, il y’a MAX, héros casse cou et taciturne qui outre ses talents de père de famille, a vite fait de rendre coups pour coups, « oeil pour oeil dent pour dent ».

Dans un registre un peu moins torturé, il y’a Jim « Mother Goose » (« Le gorille » en V.F), meilleure ami de MAX et motard tête brûlé des MFP qui est prèt, quitte à déplaire à ses supèrieurs,à faire appliquer la justice coûte que coûte, quelqu’en soient les méthodes.

Enfin, il y’a Fifi, le chef de la police, qui semble de plus en plus blasé et désinvesti.

Puis viennent les bikers, aux looks déjantés, sur qui règne en maître « Toecutter », dingue, mégalo et maître spirituel de ces Hell’s Angels de demain.Les autres l’écoutent quand il parle, et c’est lui qui innitie les nouvelles recrues, les met à l’épreuve leur parle de la liberté, et de la fierté des motards.

Johnny « the boy », jeune paumé maladroit et psychopathe devra se mettre au pas pour être admis.

Au deuxième échellon, il y’a Bubba Zannetti, motard blond, froid et sadique, fidèle lieutenant de Toecutter qui porte l’uniforme des MFP (sans plaque).Il rappelle qu’il est facile de basculer de l’ordre au chaos.

Enfin, il y’a les autres…Les civils, premières victimes de la violence et des vandettas (habitants du village, jeune couple en fuite…).

Ainsi, la femme et le fils de MAX paieront de leur vie pour la mort de Nightrider.

Il y’a aussi les bureaucrates (juges et avocats qui n’appliquent pas la justice et laissent fuir les criminels…), les profiteurs/collabos (Le garagiste.) qui proffitent du
MAD MAX évolue dans un monde manichéen, où il est parfois difficile de distinguer les bons et les méchants.

MAD MAX : Nouvelle vague Australienne et scandale

MAD MAX est une des oeuvres qui renouvella le style Australien à la fin des années 70. George Miller, comme les réalisateurs de la nouvelle vague, Richard Sarafian (Point Limite 0, 1971) et Peter Weir (Pique nique à Hanging Rock, 1975, et, Les voitures qui ont mangé Paris) a su créer une esthétique nouvelle de western mécanique sur fond de grands espaces.Malheureusement, cette vague Australienne ne plaira pas à tout le monde. Le mythe fût tout d’abord écorché aux U.S.A (Malgré son succés), où l’AIP (American International pictures), qui distribua l’oeuvre, imposa un doublage des dialogues pour ne pas entendre l’accent Australien des acteurs (Version originale que l’on retrouve, Dieu merci sur le pressage DVD du film…Je vous recommande cette version pour le folklore! La V.F étant hideuse…). Ce film à petit budget (350000$ tout au plus) qui rapporta, quand même, plus de 100 millions de Dollars à sa sortie (Du jamais vu!), fît scandale en Europe. Il fut censuré en Suède, mais c’est en France que les attaques furent les plus lourdes. Le gouvernement Giscard d’Estaing le fît intredire aux moins de 18 ans à sa sortie dans l’hexagone. Ce film, classé  X  violence, qui montre la mort d’un enfant (Hors champs!), « suggère » le viol d’un homme et d’une femme et fait l’apologie de la vengeance, a été diffusé dans les salles de cinéma pornographique, au même titre que certains films d’horreurs (Massacre à la tronçonneuseZombie…) où la violence est nettement plus accentuée…

Il reste, tout de même, violent d’un bout à l’autre, même si tout ça semble désuet de nos jours…C’est un film sur la violence où la pression est constante. N’oublions pas que L’Equipée Sauvage, de J.Paxton, avec Marlon Brando (1953), qui traite d’un fait divers Américain, où une petite ville tranquile se trouve saccagée par une bande de motard, était précédé d’un avertissement sur la violence du contenu au tout début du film…C’est pour dire que les temps évoluent. L’Equipée Sauvage, ne l’oublions pas, est le premier film qui traita sur grand écran du problèmes des gangs de motards Américains qui sévirent aux U.S.A après la deuxième guerre mondiale.

Si l’on regarde ces deux films côtes à côtes (Je me fais peut être des idées… C’est juste un avis personnel…) on peut noter certaines ressemblances niveau esthétique (par exemple, dans les scènes où l’ont voit les motards arriver en ville, faire le tour et se garer….).

Heureusement, MAD MAX, qui fut primé à Avoriaz, ne resta pas enchainé au circuit porno, et sortit dans les salles traditionnelles le 19 Janvier 1983 (sous Mitterrand, moins obscurantiste et père la pudeur que son prédecesseur…Mais c’est une autre histoire…). Une histoire un peu chaotique qui se finit bien…Heureusement, pour ce film culte qui donna deux suites :

MAD MAX 2, The Road Warrior, (1981)…Très bon dans son genre, plus allumé, plus violent plus apocalyptique que le premier.

MAD MAX, Beyond the Thunderdome, (1985)…Beaucoup moins convaincant que les deux autres, mais tout de même bien déjanté avec beaucoup d’humour… Tina Turner tient un des rôles principaux et est responsable de deux titres de la B.O (We don’t need another hero, etOne of the Living).

On croise aussi, comme autre Guest star, le très tatoué Angry Anderson, chanteur gueulard du groupe de Hard Rock Australien Rose Tatoo.

Suite et fin…

MAD MAX, Fury Road, éventuel 4ème volet resté au stade du projet, semble tombé à l’eau, et on s’en tappe… C’est mon avis perso, une fois de plus, mais Mel Gibson, n’est-il pas, comme pourrait le dire Danny Glover, Son compagnon d’armes dans l’Arme Fatale (Exemple de quadrilogie qui aurait du s’arrèter après le premier volet…Mais bon…) « Trop vieux pour ces conneries… »?

Non… Les bonnes choses ont une fin de toute manière. J’ai choisi de ne parler que du premier épisode de la série (bien que j’adore le deuxième volet…) parce qu’il pose une ambiance terrible qui prépare la suite des évènements (Monde post-Atomique des épisodes 2 et 3).

C’est un film froid, explosif, sans concession, renforcé par des cascades spectaculaires, qui nous plonge de manière visionnaire et péssimiste dans le monde de demain…

Enfin, si j’attache tant d’importance à ces films, c’est qu’il font partis des mythes de ma jeunesse. J’ai découvert ce monde à 11ans, age où j’ai pu voir, en cachette de mes parents, un peu plus de la moitié de MAD MAX 2 (J’ai du voir l’intégral du film 4 ans après…Une honte!).

Cette grande frustration m’ a conduit à adorer cette fresque que j’ai pu découvrir tardivement.

Je pense avoir dit l’essentiel. Cet article n’est pas une étude scientifique, et comme vous pouvez le remarquer je donne beaucoups d’avis persos, sortis tout droit de mon génie créatif, que vous ne pouvez d’ailleurs, pauvres lecteurs…Pas comprendre…Eh ouais, on a la classe ou pas… Non, c’est pour de rire… En attendant, je vous conseille, si vous avez adhéré un iota à cet article, de voir ce putain de film…Franchement, c’est sympa…

Assiscles, Villeurbanne, le 17/09/07

 

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