Réalisé par Sofia Coppola
Film américain de 2010
Durée : 97 minutes
Avec Stephen Dorff, Elle Fanning, Chris Pontius
Après avoir filmé des vierges qui se suicident, la petite culotte rose de Scarlett et une bonbonnière XVIIIe, le rejeton du grand Francis Ford remet le couvert. Johnny Marco, star de cinéma, ne se rase plus, boit et baise beaucoup, et il en souffre. Sa fille Cleo débarque et regarde son père ne plus se raser, boire et baiser beaucoup, et elle en souffre. Notre ami Johnny s’ennuie beaucoup, il s’ennuie au volant de sa Ferrari, il s’ennuie dans sa chambre d’hôtel, il s’ennuie au plumard, et du coup, nous aussi on s’ennuie beaucoup. Marie-Antoinette est donc devenue un acteur hirsute et débauché, l’ex-vampire Stephen Dorff, et Versailles s’est métamorphosé en Château Marmont. La noyade du héros dans « un océan de chattes futiles » rappelle étrangement celle de Duchovny dans Californication, la verve en moins. La mise en scène minimaliste, la photo faussement sale ne livrent qu’un récit soporifique, là même où on arrivait à capter des moments d’apesanteur dans Virgin Suicides ou Lost in Translation. La réalisatrice règle une nouvelle fois ses comptes avec le monde doré d’Hollywood et nous apprend que le bonheur ne réside pas dans la possession d’une Ferrari ou le triolisme. « Pauvre petite fille riche » nous chantait déjà Claude François en 1963. La jeune Elle Fanning tente bien d’amener un peu de grâce dans ce défilé morose de chambres d’hôtels, mais peine perdue, le mal est fait : on sort du cinéma nauséeux, avec la furieuse envie de torturer un membre de Phoenix.