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2001
Danemark
Dark folk ambient

01. Lost In Emptiness
02. My Devotion Will Never Fade
03. In A Robe Of Fire
04. Algir Naudir Wunjo
05. Silver Rain
06. Gal Anda
07. Here’s To Misery (A Toast)
08. Can I Erase The Demon?
09. Reficul

Un CD noir uni avec juste le titre de l’album en impression blanche. Sobriété, dépouillement, à l’image de la musique servie ici. Ce deuxième effort du combo danois est rempli d’émotions tout en retenue, d’élans introspectifs, d’images de feux de bois et de désespoir feutré. Kim Larsen, le seul véritable membre du groupe est passé maître dans l’art de mettre en place des atmosphères délicatement sombres. Revendiquant sa misanthropie, il déverse une musique triste (« In A Robe Of Fire » en particulier), voire inquiétante, comme sur « Algir Naudir Wunjo », où des rythmes tribaux côtoient du dark ambient, sous couvert de samples de paroles déformés (sans parler des incantations mystérieuses chuchotées par Larsen). L’album se décline ainsi en variations instrumentales tournant autour du thème du vide (emptiness). L’alternance est intéressante entre la guitare folk (« Lost In Emptiness », « Gal Anda », « Here’s To Misery (A Toast) »), l’ambient hypnotisant (« Silver Rain », « Can I Erase The Demon? », et surtout « Reficul », longue de presque 18 minutes) et l’esprit chamanique nordique (« My Devotion Will Never Fade », « Algir Naudir Wunjo »). Avec ce disque, on reste dans une certaine orthodoxie dark folk. L’héritage des cochons masqués de Death in June est manifeste. Larsen nous propose des trouvailles intéressantes, la juxtaposition de sonorités différentes est réussie. L’utilisation de claviers minimalistes notamment donne beaucoup de relief à cette oeuvre. On prend plaisir à être bercé de bout en bout, mais par un bercement anesthésiant. On perd sa conscience en suivant la trace de lointains corbeaux dans un chemin forestier nocturne tortueux. Le chanteur nous sert de berger, d’oracle, nous instruisant sur les runes et leur signification profonde. C’est un passeur, qui nous guide vers un au-delà incertain. Le temps semble suspendu, la quiétude maussade, la nostalgie nous saisit en contemplant un monde qui n’est déjà plus. « Gal Anda » avec sa flûte mélancolique évoque parfaitement ce sentiment de fin d’époque. Les hommes n’ont plus de valeurs, mais buvons tout de même un dernier verre d’hydromel (« Here’s To Misery (A Toast) »). Cette musique est l’ultime témoignage qu’un jour la beauté, la sagesse et l’amour ont existé. Maintenant il n’y a plus que du vide, du vide, du vide…

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