CURRENT 93, Soft Black Stars

 

 

 

 

 

 

CURRENT 93
Soft Black Stars
1998
Royaume-Uni
Dark folk

01. Judas As Black Moth
02. Larkspur And Lazarus
03. A Gothic Love Song (For N.)
04. Mockingbird
05. Soft Black Stars
06. It Is Time, Only Time
07. AntiChrist And Barcodes
08. The Signs In The Stars
09. Whilst The Night Rejoices Profound And Still
10. Moonlight, Or Other Dreams, Or Other Fields
11. Judas As Black Moth II
12. Chewing On Shadows
13. Chewing On Shadows (vinyl version)
14. Chewing On Shadows (unreleased acoustic version)

Une perle noire, perdue dans l’océan pourpre de la nostalgie et de la tristesse, telle est l’essence de cet album. Un des piliers du mouvement dark folk, Current 93, mené de main de maître par David Tibet, a constamment expérimenté musicalement. Les débuts de ce groupe tenaient de la pure recherche avant-gardiste. Issu de la mouvance industrielle, Current 93 représentait un élément très underground dans le paysage musical. Sa progression s’est poursuivie vers un adoucissement croissant, délivrant ainsi autour du milieu des années 1990 des disques épurés et intimistes comme All The Pretty Little Horses et bien sûr Soft Black Stars. Dans ce dernier, tout est dédié à la mélodie, douce comme une plume de corbeau mort. Bon, soyons clair, on est loin du « Petit Bonhomme En Mousse » ou de « La Zoubida » ! Mais quelle majesté ! Que celui ou celle qui ne verse pas une larme sur « Larkspur And Lazarus » soit maudit(e) ! Les 12 titres de ce disque (je ne parle pas des plages 12 et 13 d’un style dark ambient plutôt ennuyeux) sont d’une intensité mélancolique extraordinaire. La simplicité de l’accompagnement (un piano uniquement, avec juste quelques cordes sur « It is Time, Only Time ») renforce la quiétude ombrageuse qui se dégage de cette musique. Quant à la voix, elle a un côté dramatique, shakespearien qui met en scène de façon flamboyante la langueur désespérée de l’être perdu dans le vide existentiel. David Tibet nous entraîne dans une spirale morose tellement apaisante que le temps est suspendu. On est face à la beauté intemporelle. Les mots se détachent lentement et gravement comme les pétales d’une rose fanée. De plus, cet album a pour trait une certaine contemplation mystique qui ne peut que nous faire chavirer. Le titre, Soft Black Stars, transcrit parfaitement le concept de cette oeuvre légèrement à part dans la discographie abondante de ce groupe britannique qui fut le découvreur d’Antony and the Johnsons (les grands esprits se rencontrent !). Par contre, un petit conseil, n’écoutez pas cet album si vous êtes trop déprimé, disons qu’il y a mieux pour remonter le moral ! Mais dégustez- le tranquillement, allongé, et laissez vous bercer par ces notes de piano dépouillées et si prenantes et par cette voix théâtrale, si puissante émotionnellement. Un disque unique.

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